Exposition « Entre quatre zieux » de Jean-Luc Parant et Robert Combas
Du 12 avril 2023 au 4 juin 2023
Chapelle du Méjan
Place Nina-Berberova, 47 Rue du Dr Fanton,
13200 Arles
Horaires : Ouverture du mercredi au vendredi, de 14h à 19h. Samedi & dimanche, de 11h à 19h
Vernissage en présence de Robert Combas le vendredi 21 avril à partir de 18h, entrée libre.
Plus d’informations : https://lemejan.com/evenement/robert-combas-jean-luc-parant/
Catalogue
Entre quatre zieux – Robert Combas et Jean-Luc Parant
Editions Marcel le Poney, 2022
Diffusion/distribution : Actes Sud/UD, disponible en librairie à partir du 30/11/2022. ISBN : 9782916452180 / 224 pages
Un catalogue « album » des œuvres croisées de Robert Combas et Jean-Luc Parant : fruit de deux années de créations intenses entre 2019 et 2021 permettant, à travers 255 photographies d’expositions, sculptures et dessins originaux, de découvrir une œuvre hybride à quatre mains, riche, poétique, produite par deux artistes parmi les plus emblématiques des dernières décennies.
Entre quatre zieux, c’est l’histoire d’une question : comment créer (et donc vivre) en accord avec soi-même et avec l’autre ? Robert Combas et Jean-Luc Parant ont fait se rencontrer leurs univers si singuliers qu’on aurait pu les croire à l’opposé l’un de l’autre. Robert Combas c’est la couleur vive, les cernes noirs qui concentrent les contours de ses figures libres, la grandeur de ses tableaux. Jean-Luc Parant c’est le noir et blanc ou les couleurs terre, la sortie des contours sous la pression de l’accumulation des formes, la modestie des formats. Tous deux sont pourtant allés l’un vers l’autre, d’abord en confrontant leurs œuvres respectives : ce fut une première expérience d’exposition en 2019 à Anglet à la villa Béatrix Enea en compagnie de l’artiste Ben. Puis en parvenant à réaliser cette utopie : créer à quatre mains, entre quatre zieux. C’est-à-dire dans la justesse et l’équilibre d’une œuvre qui n’appartient plus vraiment ni à l’un ni à l’autre mais à un autre artiste, chimérique, appelé Combas-Parant. Ces œuvres croisées, pour certaines d’entre elles, ont d’abord été présentées à la galerie Pierre-Alain Challier à Paris pendant l’hiver 2019-2020, mais bon nombre d’entre elles ont ensuite été créées à la faveur des différents confinements survenus depuis. Cette exposition dans la chapelle du Méjan est donc le rassemblement inédit d’une quantité impressionnante d’œuvres communes aux deux artistes.
La chapelle, qui déploie deux espaces d’exposition entre le rez-de-chaussée et l’étage, a permis un double accrochage : au rez-de-chaussée, les œuvres respectives de Robert Combas et Jean-Luc Parant sont en face à face dans les différentes chapelles qui ajourent les bas-côtés pour se rejoindre côte à côte dans le chœur. Robert Combas a choisi de montrer dans cette chapelle romane des œuvres qui font référence à l’antiquité, mais aussi des œuvres peu colorées pour laisser la place d’exister aux œuvres de Jean-Luc Parant. Un « chameau de mai » jette un clin d’œil à ce lieu qui fut autrefois le dépôt de laine du syndicat des éleveurs de mouton mérinos. Les œuvres de Jean-Luc Parant, dont on avait vu le travail dans ce même lieu en 2007, interrogent la question du visible et de l’invisible, de la vue et du toucher, et font écho pour bon nombre d’entre elles au cabinet de curiosités. À l’étage : les deux œuvres s’interpénètrent totalement et le travail à quatre mains se décline sous de multiples formes : dessins, sculptures, objets. On trouvera même une galerie de portraits étranges réalisés sur d’anciens plateaux de raviolis ! La projection du film de Geneviève Combas consacré aux Sans Pattes (le groupe de Robert Combas et Lucas Mancione) en compagnie de Jean-Luc Parant, pour une lecture musicale du texte de Jean-Luc Parant intitulé « Robert dans l’univers » (éditions de l’œil, 2018), complète l’ensemble.
Jean-Luc Parant nous a quittés en juillet 2022 mais son œuvre, après une première exposition-hommage au musée Paul Valéry à Sète pendant l’hiver 2022, continue de le faire vivre. Il avait rêvé cette exposition croisée dans cette chapelle du Méjan qu’il aimait tant. C’est Jean-Paul Capitani et Robert Combas qui exaucent son souhait.
On connaît l’expression « faire cavalier seul » : ici c’est tout le contraire que Robert Combas a bien voulu nous proposer. Il faudrait inventer une nouvelle expression : « faire cavaliers-chœur », à l’image des deux puissants chevaux de Robert Combas qui emportent haut et loin cet attelage hybride des yeux et des mains.