« Comment vous expliquer la figuration libre moi qui l’ai inventée? Je citerai un auteur qui n’est pas encore connu, un des rares écrivains « figuratif libre »: Michel ZOOM. « La scène: 2 hommes se rencontrent, l’un des deux dit à l’autre: – j’ai attrapé la maladie de l’oeuf, l’autre lui répond tout étonné: « Tiens donc, qu’est-ce donc » ?Le premier de lui rétorquer : « Rien, j’ai envie d’être malade » ! Voici un texte figuration libre, une influence de blagues, d’argot, de poésie pour Michel ZOOM. Pour moi une toile peut être influencée par des publicistes na•fs Africains, par l’illustration de livres d’école primaire, mélangée à PICASSO ou à MIRO ou alors, un dessin genre BD, plus des fausses écritures arabes, plus une peinture brute, très DUBUFFET ou COBRA. La figuration libre est une peinture qui ne renie pas ses instincts primitifs et une volonté de culture.

Comme Jules vernes, sans sortir de chez moi, je suis allé à Tombouctou. »

Au départ ma peinture devait s’appeler « peinture fun »*. Ca m’emmerdait parce que c’est un mot anglais. J’avais donné aucun nom à ma peinture puisque j’étais le seul à la faire, mais aux Beaux-Arts, je l’avais appelée » la peinture fun », la peinture amusante et gaie. Je l’appelle encore la peinture « amusante et décontractée », ce qui veut dire la même chose. À l’exposition « Finir en beauté » à Paris, Bernard Lamarche-Vadel pensait qu’il fallait que nous soyons un groupe, que nous serions plus forts, c’était surtout pour faire conna”tre les autres artistes car moi ça marchait déjà pas mal et on ne connaissait pas le milieu de l’art. C’est l’artiste Ben qui a trouvé le mot et tout le monde était bien content de se servir du mot « Figuration Libre » comme un peu un sponsor publicitaire.

La Figuration Libre, c’est faire ce qu’on veut le plus possible, le plus personnellement, le plus librement.

La Figuration Libre, c’est s’amuser, c’est être décontracté, en anglais on appelle ça « avoir le fun », un terme de la musique pop.

La Figuration Libre ce n’est pas « moi je dessine bien », « moi je sais faire ça mieux que les autres ».

La Figuration Libre c’est se servir de toutes les recettes sans complexe pour améliorer son travail quand il est incorrect.

La Figuration Libre c’est mettre de la couleur sur son dessin mal fait, c’est cacher avec du noir les imperfections d’une peinture et de la sorte faire jaillir les couleurs en entourant toutes les formes.

La Figuration Libre c’est quand je fais une bande dessinée avec un héros rigolo et que le lendemain matin je laisse tout tomber pour faire une grande toile sur la bataille de Waterloo ».

« Je ne suis pas Hergé, ni Andy Warhol ni comme presque tous les grands peintres qui restent souvent prisonniers d’une forme de peinture d’un ordre établi, qui ne changent que tous les 6 ans ou certains même qui ne changent pas de toute leur vie. La vie c’est de changer, on change de voiture, on change de femme, on change de chaussettes, on change de slip. Alors on doit changer souvent de peinture, de dessin, d’idée, un jour appliqué, le lendemain indiscipliné, du bien fait, du mal fait, du soi même. On peut prendre le café dans le jardin avec son voisin mais pas sa femme et tout son destin.

Ma peinture c’est du rock, la recherche du Feeling. Le Feeling c’est le rythme, c’est le batteur fou dans la jungle et les danses vaudou, c’est les Rolling Stones copiant les vieux morceaux des noirs, des blues-men et sans le vouloir créant une musique nouvelle. Moi, c’est un peu comme ça pour la peinture, avoir le rythme (feeling) des écritures et des peintures publicitaires chinoises, arabes, méditérranéennes.

Le Dadaisme, l’Art Brut, l’Art Nègre, celui des peintres publicistes na•fs d’Ha•ti, d’Afrique, d’Amérique du Sud, de Jama•que, l’Art na•f, l’Art pauvre, le Rock and roll, la Rock Culture, l’Art des Inadaptés (mongoliens), Picasso, l’Expressionnisme, l’Impressionnisme, la B.D. On mélange tout et on trouve Combas, figuratif parce que je vis dans un monde de réalités. Je trouve par contre que le message de mes peintures est complètement abstrait, c’est un mélange d’images, de couleurs, de fausses écritures asiatiques, arabes, sud-américaines, une peinture qui est un essai vers un langage universel.